ODYSSÉE EXTRAITS
ODYSSÉE 21
Je suis fille d'un vieux continent
Creuset de maintes civilisations
que se dispute une kyrielle d'idéaux
Et l'homme effaré regarde cette mixture étrange
Qui s'embrase puis recouvre de cendres
Les efforts de générations entières
L'édifice chancelle, une colonne s'est écroulée
- Il faut beaucoup aimer pour demeurer
L'indifférence est une gangrène
capable déguiser les meilleures constitutions
Toi, le hippy, mon ami, mon frère
Tu prépares un monde par la négation
Et cet autre qui fume du hachisch
rêve de cent milliards de soleils qui lui font oublier la Terre
Grain de poussière cosmique
Sur le navire où nous sommes embarqués
Radeau de la Méduse balayé par l'ouragan
Nous prévoyons notre migration
comme les anciens fuyant les régions inondées
partaient à la conquête de terres nouvelles
Un jour, l'arche de Noé ne sera plus un mythe
A bord de leur vaisseau spatial
quelques-uns emporteront les rêves de l'Humanité
Car l'Esprit seul peut vaincre les ténèbres
Et faire échec au silence des planètes.
HYMNE A L'HOMME
Homme-bâtisseur d'univers
Homme-constructeur d'idéaux
Homme-générateur de puissance
Voleur de feu et capteur d'ondes
que ses prodiges enchantent
tel le Créateur au Septième Jour
Toi seul insuffles au monde ses pulsations
car seul tu peux les saisir et les comprendre
Et le monde de vibrer parce que tu l'as vu vibrer
Depuis longtemps tu as visité la mer fermée
de ton habitacle
et tu te brises à chacune de ses limites
Mais il est d'autres sondages
que les tréfonds d'une âme
qui s'exaspère, s'angoisse et s'afflige
Largue les amarres et va vers d'autres rivages
Le vent te fouette le visage et fustige ton sang
L'aventure promet d'être belle
Une nuit j'ai rêvé dune statue grotesque
émergeant du Lac Michigan
Espèce de Bouddha, les deux doigts dans le nez
contemplant son nombril, tel un objet sacré
Et depuis, j'ai jeté tous les livres
et j'ai tout simplement regardé
Regardé et aimé
Chaque visage, véritable paysage
Chaque paysage aussi éloquent qu'un visage
Toi le barman, sers-moi de la sangria
chaude comme une chatte qui s'étire
Et toi, l'homme-orchestre
joue des cymbales et des trompettes
pour un corps à corps avec le jazz
Je suis ce démiurge qui abolit l'Espace et le Temps
Nouveau Faust qui marche sur les étoiles
Prince de la Planète Terre
Je combine les éléments
et crée des mondes sans aucune alchimie
Mon écoute est celle de l'Univers
Vogue nacelle sur la mer et dans les cieux
Aujourd'hui, le char amphibie ne suffit plus.
Je suis fille d'un vieux continent Creuset de maintes civilisations
que se dispute une kyrielle d'idéaux
Et l'homme effaré regarde cette mixture étrange Qui s'embrase puis recouvre de cendres
Les efforts de générations entières
L'édifice chancelle, une colonne s'est écroulée - Il faut beaucoup aimer pour demeurerL'indifférence est une gangrène capable dépuiser les meilleures constitutions Toi, le hippy, mon ami, mon frère Tu prépares un monde par la négation Et cet autre qui fume du hachisch rêve de cent milliards de soleils qui lui font oublier la Terre
Grain de poussière cosmique
Sur le navire où nous sommes embarqués Radeau de la Méduse balayé par l'ouragan Nous prévoyons notre migration
comme les anciens fuyant les régions inondées
partaient à la conquête de terres nouvelles
Un jour, l'arche de Noé ne sera plus un mythe A bord de leur vaisseau spatial
quelques-uns emporteront les rêves de l'Humanité Car l'Esprit seul peut vaincre les ténèbres
Et faire échec au silence des planètes.